A l’arrivée que reste-t-il
une attente au bord de la mer
la vie continue de tourner
*
Les uns remplacent les autres
et les vagues continuent sans relâche de frapper
le rivage des années
*
Toujours le même
toujours
tout aussi insensé
–
La vie s’agite en mille couleurs mille folies traversées
que le vent balaie une à une
jusqu’à épuisement
*
Demain nous irons traverser
d’autres folies d’autres chimères
en attendant
*
Un exil au bord de la mer agite
les rideaux légers
les carreaux-ciments sont des pierres inanimées
–
Un fort se détache en lumière
enlacé d’un bougainvillée
nous irons jouer dans la mer au bonheur retrouvé
*
Tournent les heures de la journée
chacune est belle d’une unité
de tons et de couleurs
*
On passe cette vie dans le bleu
dans la joie d’exister pleinement
jusqu’à n’être plus
–
La mer se lève le matin
avec tous les noyés les morts les trépassés
elle se réveille d’un long sommeil pour les ressusciter
*
Certains font la planche
d’autres nagent le dos crawlé
puis ils se sèchent au soleil avant de petit-déjeuner
*
On se promène souple et léger dans les rumeurs du jour
à peine a-t-on le temps de se retourner
que déjà le soir arrivé
–
Etre là
sans trop savoir pourquoi
au milieu des jeux et combats
*
Laisser passer les jours ronds et pleins chaque fois
vivre d’amour et d’eau salée
jusqu’au prochain échouage
*
La mer parle la nuit
elle raconte des histoires à dormir debout
elle parle toute la nuit
*
Et tous les âges de la vie
se retrouvent en ces heures
où le soleil luit
Texte et photo: Arnaud Beaujeu (Tous droits réservés)
