Les morts nous rêvent
nous sommes leurs songes
pauvres vivants que nous sommes
détachées
(Arnaud Beaujeu, Tous droits réservés)
William Blake

Des chemins mystérieux au fond de la forêt s’enfoncent jusqu’où l’on ne reviendra jamais
Un cerf y brame et nul ne sait depuis quand ni même où ils vont. Les feuilles des érables des hêtres et des chênes en ont recouvert l’horizon
Où sont les animaux cachés dans la forêt, est-ce qu’ils nous sentent et nous observent, est-ce qu’ils nous savent en danger ?
Parmi les hêtres les sapins coule une source dans la mousse. Quelle biche s’y désaltère depuis des siècles des années ?
(Arnaud Beaujeu, Tous droits réservés)
Monter à l’échelle aujourd’hui condamnée, jusqu’aux cloches de l’abbaye, pour contempler la ville, sous leur masse de bronze
Ou contempler la nef, de biais, par la fenêtre de la chapelle Saint-Michel
L’escalier en colimaçon pour y monter, sauf le palier aux vitraux en losanges. Les piliers sont vertigineux, vus d’en haut, dans leur robe rose
Sensation lisse de la corde et froide de la pierre, pour pouvoir redescendre. Les voûtes du narthex en damier noir et blanc et les dalles immenses qui parfois sont des tombes
L’une d’elle en ovale. Coquille du bénitier. Dans l’allée latérale, toujours la Vierge noire entourée de bougies. Petit au visage d’homme
La crypte aux colonnades sur le vertige d’un puits
Mais le choeur de lumière autour du Saint-Esprit
(Arnaud Beaujeu, Tous droits réservés)