Le Char de l’Âme s’élève Attelage émeraude Sous l’oeil de Saturne endormi Le Monde en sa mandorle S’y promène librement Androgyne accompli Dans le jardin des Grâces
(Arnaud Beaujeu, extrait de XXI suivi de Post mortem (illustré par les cartes du Tarot des Visconti Sforza), 5 sens éditions, 2015)
L’horloge du Zodiaque Au centre inversé Remonte en sa descente Avec les prisonniers De la Caverne antique Lieu des déperditions sensorielles et physiques
(Arnaud Beaujeu, XXI, suivi de Post mortem, 5 sens éditions, 2015)
Nous sommes des êtres de passage et jamais nous ne reviendrons sur nos pas, marchons jusqu’à ce que la vie chavire, allons jusqu’à disparition, chaque pas nous rapproche un peu plus de la fin
(Arnaud Beaujeu, extrait de XXI, suivi de Post mortem, 5 sens éditions, 2015)
J’irai m’asseoir sous la tonnelle à la première heure de l’aube pour écouter le rossignol chanter et regarder l’entrelacement des rutilances dans les feuilles le laurier-sauce le figuier le cade et le micocoulier
Lumière lumière es-tu celle que jadis entendit chanter un pâtre sur son banc de pierre il avait vu s’entrelacer en bras comme en branches amantes le laurier-sauce le figuier le cade et le micocoulier
Si je suis celle philomèle qu’un jour tu entendis chanter alors danse avec toutes celles qui rutilantes comme feuilles sont si jolies à regarder le laurier-sauce le figuier le cade et le micocoulier
(Arnaud Beaujeu, L’amour de vivre, éd. Nu(e), 2014)
Quand la huppe s’envole, c’est comme si une image d’école était devenue réalité. La tourterelle en croix vole au-dessus des blés. La chauve-souris se colle au mur pour se chauffer. le cri de l’épervier comme un signal d’été, une volée de moineaux dans les haies. L’aile noire et bleutée du corbeau passager des silences…